L’intérêt du PMI (Project Management Institute), référence mondiale dans le domaine, initiateur et fervent défendeur des méthodes traditionnelles en gestion de projets, pour la méthodologie AGILE n’est plus à démontrer
En effet, et après avoir acquis dernièrement les droits sur le référentiel DA (Disciplined AGILE) et offert une certification dans le domaine (PMI ACP), il est clair que les tendances actuelles poussent à ce que le gestionnaire de projet se doit d’être de plus en plus souple dans sa manière de faire.
Le développement fulgurant et exponentiel des TIC (technologies de l’information et de la communication) grâce aux progrès d’internet y est pour beaucoup.
Quelle est la plus-value de cette tendance ?
Par opposition aux méthodes traditionnelles de gestion de projet, les méthodes « Agile » favorisent davantage l’interaction avec le client. Le projet est découpé en plusieurs étapes, chacune nécessitant la validation du client pour passer à la suivante. Changements et imprévus sont possibles et le client peut faire évoluer son projet au fur et à mesure avec une augmentation sensible de la valeur ajoutée .
Nous le savons, l’économie mondiale dans sa mondialisation effrénée et inéluctable, est basée sur des projets pour transformer les idées en réalité. Pour les organisations, les projets réussis sont ceux qui amènent le plus de valeurs à leurs parties prenantes et clientèles.
La crise actuelle l’a démontrée, il est difficile, voire impossible, aujourd’hui de se projeter longtemps dans l’avenir, or, et dans la méthode traditionnelle (voir tableau), la planification est complète et l’approche prédictive.
Fig- Différences entre l’approche traditionnelle et l’approche agile
L’approche AGILE, notamment le cadre SCRUM, a de quoi séduire puisque comme nous pouvons le voir sur le tableau ci-dessus, celle-ci permet de se projeter et de mener à bien des projets ayant un environnement changeant et incertain.
Cependant, et c’est toute la problématique de devoir adapter son approche, certains principes agiles peuvent être loin de la réalité lorsque nous parlons de projets d’ingénierie notamment… Alors qu’un des principes de l’agilité est de se concentrer sur ce qui ajoute de la valeur et d’être plus conciliant avec le reste, le succès d’un projet d’ingénierie est souvent jugé dans les quelques derniers pas qui l’amènent à 100 %
Par exemple, un pont de 200 mètres de long ne pourra être utilisable s’il reste même 50 centimètres de construction, contrairement un téléphone portable, lequel pourra toujours être upgradé et constamment amélioré.
La valeur d’un logiciel, c’est de pouvoir livrer les meilleures fonctionnalités, rapidement, alors que pour un projet d’ingénierie dans les chemins de fer par exemple, personne n’applaudira parce que le train est « fonctionnel ».
Que doit-on en conclure ?
Finalement, nous devons tenir compte de la nature et de la réalité d’un projet avant de dire qu’une approche est la meilleure, surtout quand cette approche est très à la mode par les temps qui courent (et c’est le cas).
Les principes agiles sont certes attrayants, mais l’adoption de ces principes et la façon dont ils seront mis en œuvre doivent être considérées en fonction de la nature et du contexte d’un projet, et c’est là toute la plus-value qu’apportera un gestionnaire de projet expert.
Cela étant, il est toujours possible de les combiner 😉
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