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L’homme qui sauva le monde (grâce à une gestion des risques exceptionnelle) | Rakm Conseil

Les faits :

Stanislav Ievgrafovitch Petrov (1939-2017) est un officier de la Voyska PVO, la force de défense anti-aérienne de l’Armée soviétique.

Lors d’une alerte déclenchée par les satellites de surveillance soviétiques en septembre 1983, il aurait, comme il l’a rapporté, pris la décision d’informer sa hiérarchie qu’il pouvait s’agir d’une fausse alerte, et non d’un tir de missiles contre l’Union soviétique comme l’indiquait le système informatique d’alerte anti-missiles. Cette crise intervint à un moment d’extrême tension entre l’Union soviétique et les États-Unis, et aurait donc pu déclencher une riposte soviétique à cette fausse alerte de tir américain, et par conséquent le point de commencement d’un conflit nucléaire ouvert.

Convaincu qu’une véritable offensive américaine nécessiterait beaucoup plus de missiles, le lieutenant-colonel Stanislav Petrov de la force de défense anti-aérienne soviétique a refusé de reconnaître la menace comme étant légitime et a pu convaincre ses supérieurs qu’il s’agissait d’une fausse alarme jusqu’à ce que cela puisse être effectivement confirmé par radar terrestre

Son intuition était basée sur le bon sens et Il a évalué que ses chances d’être correct dans son évaluation étaient de 50-50.

Une chose semble évidente, le monde a continué sa vie après le 27 septembre 1983 en partie parce que Stanislav Petrov a décidé de se faire confiance au lieu de faire une confiance aveugle en la machinerie.

Et cela a pu faire toute la différence.

Leçon à en tirer :

Conduire un projet, ce n’est pas suivre mécaniquement des indicateurs pour s’assurer que les plans établis au préalable sont bien exécutés. C’est au contraire disposer de suffisamment de « bon sens » pour savoir faire émerger ce qu’il y a de meilleur chez chacun des membres de l’équipe. C’est aussi établir des ponts et non des frontières avec tous les acteurs concernés de près ou de loin

Faire preuve de bon sens, en substance, c’est prendre conscience que le facteur humain fait toute la différence.

Les chefs de projet chevronnés doivent comprendre que la solution n’est pas de se cacher derrière des règles et des batteries d’outils, aussi sophistiqués soient-ils. Il faut au contraire accorder une place de choix aux femmes et aux hommes impliqués directement ou indirectement dans le projet pour résoudre l’énigme de la complexité. Un projet, ce n’est pas uniquement des plannings, des tableaux de bord et des comptes rendus de réunions.

Autre détail qui a son importance, les collègues de Petrov étaient des soldats professionnels avec seulement une formation militaire ; ils étaient entraînés à suivre les directives à tout prix. Ils auraient sûrement rapporté une attaque s’ils avaient été à ce quart de travail. Voilà une situation qui remet à sa place la gestion du risque par les machines. En tout temps, la technologie nous fait courir le risque…surtout d’en devenir complètement dépendant.

Leçon à en tirer :

Notre héros a su ne pas tomber dans le piège de l’effet de groupe !!

Comme vous le savez, Irving Janis, chercheur américain en psychologie, a défini dans les années 70 le concept de pensée de groupe. Il met en évidence le processus qui amène les membres d’un groupe à réfléchir dans l’objectif d’un consensus global plutôt que de manière factuelle et réaliste.

Le besoin de trouver un accord, un consentement collectif et ainsi appartenir au groupe surpasse alors celui de formuler une critique, proposer une solution disruptive, mettre les pieds dans le plat ou bien encore se faire remarquer par ses divergences d’opinions.

Dans notre exemple, Stanislav a su garder son leadership, les décisions sont prises après avoir analysé les différents impacts, risques, etc, et il a conservé le cap !

De plus que dire de sa gestion des risques, comme vous le savez, il existe en gros 4 stratégies de réponse aux risques :

  • L’évitement
  • L’atténuation
  • Le transfert
  • L’acceptation

L’immense majorité d’entre nous aurait choisi de transférer ce risque (en le « passant » à la hiérarchie pour décision) en gestionnaire exceptionnel, il a accepté de le gérer à la lumière des informations qu’il avait à ce moment-là, sans tenir compte de la pression exercée par son équipe et en gardant la tête froide pour analyser la situation  

Petrov a fait confiance à son intelligence, à son instinct, à ses tripes. Il a pris une brave décision. En aurions-nous fait autant ?